BASE-BALL
Demain, demi-finales: Cuba-Japon et USA-Nicaragua La première fois que Nico a rencontré le base-ball, il ne devait pas marcher depuis bien longtemps. Sur une photo, on voit un petit bonhomme, accroché d'une main à une batte qui le dépasse de beaucoup et l'autre dévorée par un gant trop grand. On n'est pas sûr que ce soit Nico. Lui l'affirme, sa mère, qui range soigneusement l'image, est plus évasive. Lui ou l'un de ses frères, peu importe, de toute façon Nico dit: «Les Cubains sont les plus forts!» Chaque Cubain que l'on lance sur le sujet dit au minimum: «Le base-ball (ici on écrit beisbol mais on dit indifféremment pelota), c'est notre sport national! Comme le football au Brésil!» Il arrive même qu'un exalté soutienne mordicus: «C'est nous qui l'avons inventé!» Et d'avancer une tradition indienne improbable, découverte en même temps que Cuba.
Jeu d'enfants. Pour l'heure, Nico, 10 ans, s'applique. Dans un jardin public, à deux pas de la cathédrale au coeur de Habana Vieja, il pitche. Son grand frère Fernando, en face de lui, armant la batte jambes écartées et fléchies, prend des poses avant de lui lancer la balle. Au centre du jardin, un buste de Cervantès d'où rayonnent des pelouses en triangle. Sur chaque triangle des gosses semblables à Nico et Fernando répètent les gestes de la pelota. Il est 7 heures du soir, Nico a passé l'après-midi, comme tous les après-midi, au centre sportif scolaire à jouer au beisbol, et devant chez lui il joue encore. D'ici deux ans,