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50 km à pied, ça use les organismesUn Polonais a remporté vendredi la plus longue des épreuves d'athlétisme.

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publié le 3 août 1996 à 9h37

50 km marche messieurs

Or: Robert Korzeniowski (Pologne), 3h43'30 Argent: Mikhaïl Chtchennikov (Russie), 3h43'46 Bronze: Valentin Massana (Espagne), 3h44'19 Le marcheur est un athlète à part avec un corps de souffrances, mais sans gloire. La course est à peine partie qu'on l'exile du stade. A Atlanta, ils se sont retrouvés cinquante-deux hommes maigres, les joues creuses et les flancs concaves, à tourner en circuit fermé de cette démarche mécanique caractéristique, entre deux bretelles d'autoroute, sur un genre de terrain sinistre et vague, balisé de plots de chantiers et de barrières en plastique. Le public était rare et pendant que leur visage commençait à se tordre, à quelques pas de là, le stade olympique bondé applaudissait les beaux types du relais 4 x 100 m disputant leurs séries.

Comme le marathon, le 50 km marche est un sport de réserve. C'est-à-dire qu'il s'agit de puiser dedans, à tel point que l'on s'épuise. «On frise très vite l'état d'hypoglycémie, explique le docteur Bouvat qui suit les Français. On épuise le glucogène, qui est le carburant, et on se déshydrate, c'est-à-dire que l'oxygène nécessaire à la combustion arrive moins bien.»

Alors le marcheur boit, beaucoup, de l'eau sucrée. «Le problème c'est que le corps du marcheur perd plus d'eau qu'il n'en absorbe, précise le médecin, surtout sous un climat comme celui d'Atlanta où la sueur s'évapore vite.» La seule tactique du marcheur c'est de contrôler sa vitesse pour arriver à la fin avec suffisamment d'eau et