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Libération

Les crampons neufs du foot (2) Cinq clubs à la loupe avant la reprise du championnat. Lens vend son image, pas son âme.

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publié le 7 août 1996 à 9h53

Au Nord, Lille concentré sur son projet olympique. A l'Est,

Valenciennes et son public de football brimé depuis 1993 par l'affaire du match truqué VA-OM. Une carte de France tapisse le mur du bureau du vice-président du RC Lens, Serge Doré. Il désigne distraitement ce «petit point sur la carte», cette ville de 35.000 habitants, tout en livrant sa secrète ambition d'élargir le champ magnétique du stade Bollaert sur une région en mal d'emploi, en mal de foot. Pour souder le tout, la section commerciale du club s'active. Trois hommes en cravate, le plan du stade en permanence sous les yeux, remplissent des cases vides dans les tribunes, sur les panneaux publicitaires. Un travail de fourmi rendu délicat par la multiplicité des partenaires locaux qui «investissent» dans le foot. Entre 270 et 280 petites et moyennes entreprises apportent leurs diverses contributions aux sang et or, européens pour la deuxième année consécutive. «Les plus modérés peuvent donner 15.000 francs par saison, jusqu'à 5 à 6 millions pour les plus solides.» VIP sans loges. Une politique sûre, selon Doré. «Chaque année on ne prend pas le risque de se retrouver sur la paille au moment de renégocier les contrats, comme d'autres clubs qui n'ont qu'un seul, voire deux gros sponsors.» Il se dit persuadé de faire des tribunes du RC Lens un véritable centre d'affaires, où patrons et décideurs régionaux jouent la carte de la préférence régionale, sous le contrôle indirect de 27 à 28.000 paires d'yeux qui brillent,