Ce sont des cyclistes, des femmes, et elles partent ce matin de
Pornic pour réaliser un tour de France. On serait donc tenté de dire, voilà le départ du tour de France féminin, voire même, le départ du Tour! Mais attention: ça a le goût estival d'un tour de France, ça a les couleurs (vertes et jaunes) des maillots vedettes d'un tour de France, mais ce n'est pas «le» Tour de France. C'est Mme Marie-Gabrielle Magueur, vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris qui l'a décidé hier.
Résumé de ce prologue juridico-sportif: la très profitable Société du Tour de France (STF), celui des hommes, le «vrai» faut-il croire puisqu'il existe depuis 1903, s'est offusqué de ce que la société Tour féminin organisation (TFO) entretienne certaines similitudes avec son image de marque. L'utilisation du terme «Le Tour» écrit en lettres bâton, le logo représentant un cycliste stylisé, ainsi que les dénominations «maillot jaune» et «maillot vert» ont donc été interdites hier sous astreinte de 5.000 francs par infraction. Mme la juge a même ajouté que TFO devait payer une provision de 50.000 francs de dommages et intérêts à la Société du Tour de France. Elle a en revanche rejeté la demande de la STF qui voulait faire interdire à TFO l'usage du terme «Tour féminin» car elle a estimé que la notoriété du Tour de France rendait impossible toute confusion entre les deux épreuves. Tout de même. Ce n'est donc pas un jugement sexiste, tout juste une vilaine affaire de concurrence commerciale. S