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Libération

Surf: petite vague contre l'âme de fond. L'absence de houle perturbe le Lacanau pro, qui débute samedi.

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publié le 17 août 1996 à 9h29

Le surf supporte mal la mer paresseuse. Quand les vagues mollissent,

que l'écume se raréfie, les surfeurs ressemblent à des mouettes emmazoutées. Ils perdent leur grâce et leur foi. Il tremblent sur leur planche jusqu'à épuisement, pour compenser l'énergie que l'océan leur soustrait. Trop vouloir faire plisser cette eau qui ondoie comme un lac de plomb se dit aussi «faire la godille». Dans ces cas-là, les créatures amphibies sculptées pour dompter des murs d'eau préfèrent se priver de leur élément que de forcer la nature. Dès mercredi, l'association des surfeurs professionnels a ainsi décidé de suspendre le Lacanau pro, en espérant que l'Atlantique daigne se réveiller un peu plus tard. La compétition ne démarre réellement qu'aujourd'hui, à la fraîche, en accord avec les juges qui estiment généralement qu'une compétition digne des meilleurs surfeurs mondiaux nécessite des vagues d'au moins 3 pieds (1 pied = 30,5 cm). On a donc reprogrammé la finale mardi prochain. Frédéric Parenteau, juge fédéral, expliquait de plus la difficulté de noter les surfeurs dans d'aussi médiocres conditions. «Il faut qu'ils effectuent au moins deux à trois figures. S'ils ne parviennent qu'à faire un roller, comment juger un roller par rapport à un autre roller?» Mater la petite vague est pourtant devenu un exercice incontournable dans le circuit pro, depuis que ses étapes se sont multipliées en été. «Quand un circuit s'est créé en 1976», raconte Baptiste Dupouey, coach de l'équipe de France, «les s