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Libération

Les frenchies, vaguement amateursLoin des stars du surf, Piter et Robin assument leur statut d'outsiders.

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publié le 19 août 1996 à 9h27

Le réveil a sonné vers sept heures. Le temps de décrocher, d'appeler

le PC situé sur la plage, et Didier Piter pouvait se rendormir. A 25 ans, celui qui vient de replonger dans le sommeil s'est contenté de faire comme tous les autres surfeurs professionnels qui, depuis quatre jours, attendent une risée, à défaut d'un typhon pour démarrer la neuvième épreuve du championnat du monde. Quand la mer fait grève, le gratin du surf est au chômage technique et il trépigne souplement, dans un concert de claquettes moderato. Musculation des orteils, petit tour d'horizon d'un oeil morne, et le surfeur remet son transport de planche au lendemain. «ça devient désespérant» lâche Frédéric Robin, contraint de déménager, puisqu'il n'avait pas réservé de chambre au-delà de dimanche.

Pour les deux Français engagés sur Wild Card dans le Lacanau-Pro, les journées sont longues. «Quand on est à l'eau, on est tranquille, on est seul», explique Didier Piter, 77e mondial, deux fois champion d'Europe, tandis que Fredo Robin s'excuse presque d'être «encore plus loin» dans le classement. Les deux «frenchies» qui se suivent à la trace pour participer aux World Qualification Series (deuxième division du surf planétaire, en dessous de l'élite du Top 44) ont pourtant peu de raisons de se plaindre. Didier Piter, qui ressemble à Patrice Martin, autre grand saltimbanque de la glisse, et Frédéric Robin ont profité avec quelques autres de la surf fashion qui remplit les caisses des équipementiers. Qui, en retour,