Puisque ce sont encore les vacances, faites un petit test en vous
chronométrant sur 100 mètres. Entre 13 et 14 secondes, vous êtes dans l'allure de l'adulte trentenaire un peu mou du jarret. Pas de quoi rêver, mais pas mal finalement, la moyenne. Sur une piste d'athlétisme, un certain Américain nommé Tony Volpentest vous laisserait tout de même 15 mètres derrière, puisque, lundi, il a battu une nouvelle fois son record du monde du 100 mètres en 11 secondes 36 centièmes... Certes, il s'agit d'une épreuve de Jeux olympiques, d'un athlète de 23 ans qui s'entraîne trois heures par jour, six jours sur sept. Mais il s'agit aussi d'un homme victime d'une malformation génétique et né sans mains ni pieds, la jambe droite 7,6 centimètres plus courte que la gauche, les os des chevilles soudés et donc des articulations rigides. Son truc, sa chance: des prothèses de pied dignes de L'homme qui valait trois milliards.
Même s'il ne sera jamais ce héros bionique dont il copiait les aventures télévisées lorsqu'il avait 12 ans, et si sa volonté d'amputé le plus rapide de la planète n'aura jamais de prix, Tony Volpentest est au minimum aujourd'hui «l'homme qui vaut 100.000 francs», le coût de son appareillage sophistiqué. «Tout est hors de prix aux Etats-Unis, modère le Dr Domenico Ménager, médecin chef au centre de rééducation et d'appareillage de Valenton (Val-de-Marne), un des hauts lieux du sport pour handicapés en France. Là-bas, une simple consultation vaut 1.500 francs, alors... Disons qu'