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Libération

Kenedy, un inconnu atterrit à ParisLe jeune Portugais, remplaçant au Benfica, est arrivé dans les bagages de Ricardo.

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publié le 23 août 1996 à 9h19

Daniel de son prénom est originaire de Guinée-Bissau. Né en 1974,

l'année de l'indépendance de ce petit Etat situé au sud du Sénégal, ce garçon n'a pas le moindre souvenir de ce pays qu'il a quitté à l'âge de cinq ans. «Depuis l'âge de trois mois je vis avec ma grand-mère», précise d'emblée ce beau gosse s'efforçant à parler un français qui est teinté d'un fort accent. Sa mémoire se trouble quand on l'interroge sur son enfance, il répète comme une chose entendue, que sa grand-mère a été sa mère, le tout, suivi d'un long blanc.

Daniel Kenedy a donc émigré à Lisbonne où il passera son adolescence, élevé seul par cette grand-mère qui perdait son mari un an après la naissance de Daniel. Pour une raison inconnue de Daniel, le grand-père a effacé son véritable patronyme (Pimentel Mateus Dos Santos) pour le remplacer par celui du président des Etats-Unis, Kennedy, en oubliant un N en chemin, ce qui fait sourire le jeune footballeur aux cheveux très courts, aux traits parfaitement lisses. Une fois encore Daniel ne semble pas chercher à comprendre ou à en dire plus. «Je n'ai aucune explication à cela», dit-il en haussant les épaules. Juste, il se remémore quelques coupures de journaux collectionnées par cet homme visiblement fasciné par l'histoire du président démocrate.

Avec ce nom, Daniel est entré en classe, pour rapidement se diriger vers le foot, dès huit ans, puis le centre de formation du Benfica de Lisbonne. Ce qui arrache une grimace admirative à l'entraîneur parisien Ricardo,