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Libération

pierre villepreux s'intercale; Les Néo-Zélandais, remis en cause et en selle

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publié le 2 septembre 1996 à 11h04

Doit-on, après cette défaite, redimensionner les performances

réalisées cet été par les Néo-Zélandais? Les Blacks avaient su enchanter le monde rugbystique et assuré le spectacle demandé à des «pros» grâce à un jeu alliant qualité et efficacité. Cinq victoires consécutives contre des adversaires qui les avaient un peu humiliés lors de la dernière finale de la Coupe du monde. Les Néo-Zélandais ont démontré, s'il en était besoin, qu'ils avaient su se remettre en cause et donner au jeu de mouvement une dimension encore plus grande. Prouver et séduire n'est pas facile. Le rugby, aujourd'hui, grâce à l'évolution des règles, a des exigences techniques: tactiques, physiques et mentales. On ne peut occulter aucune de ces dimensions. La force des Néo-Zélandais est d'avoir su lier avec intelligence et à-propos les phases de combats, où il s'agit d'avancer le plus vite possible au contact de l'adversaire, et les phases de circulation du ballon délaissant autant que faire se peut le jeu au pied. Cette priorité dans le choix du jeu à la main implique pour l'entraîneur de laisser aux joueurs une grande liberté d'initiative source de création. Et je pense que la grande force de John Hart est avoir su faire accepter ce changement radical aux anciens plutôt formés et éduqués sur des bases plus calculées, plus réfléchies.

Les All Blacks sont en train de reconstruire l'univers rugbystique et me semblent à même de donner à ce jeu une grande impulsion nécessaire pour enfin accéder à un rugby qui u