Quand Marcel Pagnol se souvenait de son père jouant aux boules et
des engueulades qui s'en suivaient, il ne parlait pas de pétanque car il s'agissait de jeu provençal. Le jeu provençal, dont on disputait, hier à Narbonne, le championnat de France,est l'ancêtre des jeux de boules. A côté, la pétanque fait proprement figure de jeu d'impotent. Son inventeur, Jules Lenoir, habitant de La Ciotat, était en 1920 un ancien joueur de provençal perclus de rhumatismes qui l'empêchaient de courir les trois pas d'élans réglementaire pour aller frapper une boule à 20 mètres. Il mit donc au point un jeu où on lançait les boules moins loin, que l'on pouvait pratiquer assis sur son fauteuil ou debout pourvu que l'on gardât les pieds immobiles, les pieds «tanqués»: la pétanque était née.
Qualités athlétiques. Le jeu provençal n'existe qu'en France et plus précisément sur le pourtour méditerranéen. C'est un sport en voie de disparition parce qu'il demande trop de place, que les parties durent trop longtemps et que la pétanque occupe désormais le terrain, pratiquée dans 43 pays, sur tous les continents. «C'est dommage, parce que c'est un beau jeu, dit Robert Bruno, qui demande d'authentiques qualités athlétiques.» Robert Bruno est un peu le Jules Lenoir d'aujourd'hui. Professeur d'éducation physique, ancien sélectionné pour les championnats de France, il souffre lui aussi de polyarthrite rhumatoïde. Comme il n'y a plus rien à inventer, lui a décidé de découvrir. Son livre, les Secrets de la péta