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Libération

Raoux... lovely!Il a redonné du punch et de l'espoir.

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publié le 23 septembre 1996 à 10h34

Qui jouerait le double? Guillaume Raoux, 26 ans, pour sa deuxième

participation à la Coupe Davis, s'interroge lui aussi. Il raconte, un chat dans la gorge, comment il s'inquiétait lui-même de cet excès de confiance et de cette agressivité inhabituelle: «Je me sentais trop bien.» En outre, Raoux pouvait lire le jeu de Nargiso au côté duquel il a remporté des tournois en double. «On était mal à l'aise et j'avais envie de montrer qu'on était peut-être menés 2-0, mais que ce n'était pas normal.» Surtout, Raoux se sentait progresser de jour en jour, après un régime et un entraînement de longue haleine. Des quatre Français, le moins expérimenté était le mieux préparé. «J'ai perdu 8 kilos. Cette fois, c'est moi qui avais décidé de faire cet effort.» Mais Raoux stressait. «Je voyais, la nuit, défiler des frites, des camions de crème de marrons. C'était un échec à chaque fois.» Et, samedi, ce petit bonhomme modeste au physique de khâgneux derrière ses lunettes désuètes, avait pris sa sélection si au sérieux qu'il est arrivé sur le court avec la rage tout en dedans. Noah:«Guillaume a surtout apporté cette énergie un peu folle et, avec l'expérience de Guy, ils se sont retrouvés. C'est rare de voir deux joueurs avoir autant envie de jouer à 2-0. D'habitude, tout le monde se barre en courant.» Et Raoux réveilla le Palais des Sports de Nantes. Le public scandait le nom de celui qu'on n'attendait pas, Raoux passait tout ce qu'il voulait. Services, retours et coups de gueule de vieux rout