Le tournoi de rugby à VII de Hong-kong est un événement si
considérable qu'on a construit un stade pour cela, alors que les négociations pour la rétrocession de la colonie britannique à la Chine étaient bouclées. Le phénomène s'est reproduit à Dubaï où un rectangle de gazon verdit dans le sable du désert. Mais de rugby à VII en France et même en Europe point, si l'on excepte quelques tournois champêtres organisés par des clubs britanniques. Tout commence aujourd'hui (et se poursuit demain) si l'on en croit les organisateurs du tournoi de Paris qui demandent que l'on parle du «Air France Sevens», du nom du principal sponsor.
La présence de la compagnie aérienne n'est pas un hasard, c'est même la condition indispensable pour rassembler vingt-quatre équipes venues de tous les coins du monde. Ainsi, le tournoi de Hong-kong s'est bâti sur Katay Pacific qui en avait fait un ressort essentiel de sa notoriété. Pour expliquer sa présence, Air France parle de valeurs partagées avec le rugby. On peut penser que la compagnie française espère aussi se faire une image parmi les hommes d'affaires. Car comme on l'imagine, le rugby à VII n'intéresse pas plus les Bédouins que les Chinois, mais davantage les businessmen de culture britannique à long rayon d'action. C'est en effet un sport chic, réunissant la crème du rugby à XV qui ne fait pas lui-même dans le vulgaire. Il a été inventé par des Ecossais pour s'offrir les longues courses balles en main qu'ils s'interdisaient dans les boueux com