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Libération

Zurich, valeur refuge du foot suisseLe Grasshopper rencontre ce soir Auxerre en Ligue des champions.

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publié le 16 octobre 1996 à 0h34

Zurich envoyé spécial

La veille, les «sauterelles» étaient de sauterie au concert d'Eros Ramazzotti et ce matin-là, elles se décollent les poumons sous les ordres de Christian Gross, leur maître de jeu. Après avoir ironisé sur ses footballeurs qui prennent, d'un air las, le tram à l'oeil au pied du Hardturm pour se rendre 300 mètres plus bas sur le terrain d'entraînement, il élève la voix, sans forcer, pour remettre ses joueurs d'aplomb entre les lignes blanches de leur pré: «On assez bu, on s'est assez encrassé, il faut éliminer.» Sur cet îlot vert, au milieu d'une zone industrielle à la lisière du périphérique autoroutier de Zurich, Kubilay Türkyilmaz, étalon d'orgueil du Grasshopper («sauterelle») de Zurich, champion de Suisse depuis trois ans, caresse la balle du coup du pied, et soupire: «Qu'est-ce qu'on s'ennuie ici.»

Le plus prisé des attaquants internationaux du club, qui rencontre ce soir Auxerre en Ligue des champions semble désirer autre chose que le regard de quelques gamins pâles venus quêter un filet d'encre sur un ballon. Estimé à 25 millions de nos francs sur le marché italien, «Kubi» n'en est pas moins qu'une «sauterelle» comme une autre. Et premièrement pour son entraîneur polyglotte qui l'enjoint de se plier aux rébarbatifs exercices sans ballon, pierre angulaire de la méthode alémanique. Grasshopper, c'est le nom qu'ont trouvé les Zurichois pour ces originaux qui dans une ville de hockey sur glace ont préféré crotter leurs pantacourts en faisant des galip