Menu
Libération

Nîmes, récré dans la cour des grandsComment aborder la Coupe d'Europe quand on galère en troisième division.

Article réservé aux abonnés
publié le 17 octobre 1996 à 0h27

Nîmes envoyé spécial

Au-dessus des tribunes de l'hippodrome des Courbiers, la lune fait la grasse matinée dans un ciel sans nuages. Les sulkys roulent comme des métronomes, les footballeurs du Nîmes Olympique, eux, sont bien réveillés et se veulent prévenants en gagnant leur terrain situé au milieu de la piste: «Attention aux chevaux!» C'est sur ce carré cerné de cendrée que l'équipe se réunit chaque jour, sous les yeux rieurs de Pierre Mosca et de Bernard Boissier. Le premier Gardois a appelé le second Gardois, en début de saison, pour l'épauler dans la conduite de ce club de National 1 (l'équivalent de la 3e division) parvenu à se surclasser européen en atteignant la finale de la Coupe de France 1996 (perdue in extremis face à Auxerre). Il était dit que cette rencontre serait le dernier match de Pierre Barlaguet, entraîneur-jardinier et retraité paisible, à l'accent épicé, dont le visage rougissant évoquait à lui seul la nostalgie des Crocodiles du vieux stade Jean-Bouin, avant l'enclos high-tech des Costières. Et le début d'une nouvelle aventure, où après avoir craché sur Cantona, et connu les affres des relégations à répétition, vieux fauves et jeunes faunes du club se sont bien trouvés pour statufier, il y a trois semaines, les Hongrois du Kipest-Honved à Budapest en Coupe des coupes.

Les voici donc, vifs et voraces, au deuxième tour, face à l'AIK Stockholm qu'ils reçoivent ce soir. Antoine Di Fraya, meneur de jeu et de meute appelé par Mosca de Valence, où il se morfonda