Toulouse envoyé spécial
Le rugby à XV, il est préférable de le pratiquer avec le nombre de joueurs adéquat. C'est peut-être ce qu'avaient compris les Gallois du Rugby football club de Cardiff, samedi face au Stade Toulousain. Il leur a suffit de pousser un peu Soula, le talonneur français qui avait déjà écopé d'un carton jaune, pour l'inciter à un deuxième délit bien visible par des juges de touche attentifs et provoquer son expulsion. A quatorze contre quinze, les chances étaient plus égales. Cardiff a pourtant perdu 36-20. «Fatigués, ce n'est pas le mot, a dit Emyr Lewis, le troisième ligne gallois. Nous sommes plutôt lessivés.» Son équipe disputait son troisième match de coupe d'Europe en une semaine, avec les mêmes joueurs. «Nous n'avions pas le choix, dit encore le Gallois, car nous n'avons pas assez d'effectif.»
Avec un joueur en moins, les Toulousains, eux, avaient encore un effectif suffisant. Car, si ce jeu est mathématisable, il ne procède pas d'une arithmétique simple. «Une bonne équipe, dit Christophe Deylaud, c'est celle où un joueur fait une erreur, et que les quatorze autres la barrent.» Les quatorze Toulousains se sont donc employés pendant soixante minutes à tirer un trait sur l'absence de leur talonneur, à résoudre cette première inconnue. En ôtant Lacroix à leur troisième ligne pour le retenir entre les deux piliers, ils n'ont pourtant pas laissé un espace de libre permettant aux Gallois d'entreprendre. Parce que les avants de Toulouse jouent vite, qu'ils d