Une tripotée, une raclée, une déroute, un naufrage. Le choix des
mots est aussi vaste que la défaite de Toulouse face aux Wasps de Londres. 77 à 17, un score comme le Stade Toulousain n'en avait plus connu depuis au moins une génération. Trop énorme pour y croire, mais aussi vrai qu'une démonstration de physique. Dans la confrontation entre les rugbys français et anglais qui constituait le plat de résistance des coupes d'Europe ce week-end, c'est le fleuron du championnat de France qui a coulé corps et biens.
Comme on s'en doute, une équipe ne marque pas 77 points en jouant petitement. Leur victoire, la première remportée en Coupe d'Europe, les Wasps l'ont conquise en jouant le mouvement. En réussissant à pénétrer partout: au ras, plein centre, au large. Un rugby à 77 points va forcément vite et fort. Un rugby à 17 points ne suit pas la cadence et oublie un temps sur deux avant de se résigner. Quand le jeu est vraiment moderne, c'est-à-dire nourri de rapidité et de puissance, chaque geste manqué a les mêmes conséquences qu'un accroc dans un bas de soie: tout file. «Les Toulousains pensaient être les seuls dépositaires du rugby de mouvement dans l'hémisphère Nord, nous leur avons démontré le contraire», a dit Lawrence Dallaglio, le troisième ligne et capitaine des Wasps. Ce dont Emile Ntamack a convenu: «J'ai eu l'impression de jouer contre Toulouse.»
La première conclusion qui vient, c'est que le rugby des clubs anglais ne ressemble pas à ce que montre l'équipe d'Angleterre dep