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Libération

Une fois par mois dans «Libération», le compte à rebours de la Coupe du monde. Sponsors en lutte pour des droits. Le plus grand événement sportif de la planète est une formidable tribune pour les annonceurs. Mais les places sont chères, et les controverses juridiques acharnées. La loi Evin sur la route de Budweiser

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publié le 4 novembre 1996 à 2h06

Dans la liste des sponsors de la Fédération internationale de

football (Fifa) qui commencent à s'afficher pour la Coupe du monde 1998 en France, il y reste un espace blanc. C'est une absence de marque, Budweiser, brasseur américain de format mondial, bloqué par la loi Evin qui interdit la publicité des alcools par affichage. Si la loi tient jusqu'en 1998, l'un des plus gros sponsors de la Fifa ­ elle ne rend pas publics ses contrats, mais on parle de 150 millions de francs ­ serait transformé en pur mécène, puisque son nom n'apparaîtrait pas à l'occasion de cet événement planétaire.

Budweiser ne penche pas pour le mécénat et la firme américaine s'est tourné vers la Commission européenne. Celle-ci n'a pas encore tranché sur ce cas précis mais, répondant à un recours similaire émanant entre autres de la Confédération des brasseurs du Marché commun, Bruxelles avait transmis son avis à la France le 2 juillet dernier. La Commission a estimé que la loi Evin restreignait «la fourniture de services publicitaires, par exemple par les organisateurs de manifestations sportives, et ce en violation des dispositions du traité (de Rome, ndlr) relatives à la libre prestation des services». En cas de refus de lever ces restrictions, la elle envisageait de déférer la France devant la Cour de justice européenne de Luxembourg.

Fort de ce précédent, Budweiser est plutôt confiant. «Des hauts fonctionnaires de la Commission qui ont examiné notre demande partagent notre opinion», affirme Stephen J. Bu