Les mains dans les poches de sa parka bleu marine, il suit des yeux
les jeunes du centre de formation qui en décousent sur un terrain du camp des Loges. Il dit tranquillement: «C'est pas le travail qui manque...»et s'interrompt pour gueuler vers la pelouse: «Non il n'était pas hors jeu! Cessez de discuter, gardez votre souffle pour courir!» Et il continue la conversation: «Le plus intense c'est pendant la période de recrutement, où tous les contacts qu'on a noués doivent payer.» A l'entendre c'est un sprint pour emballer la course de toute une année. Sans en avoir l'air, Jean-Michel Moutier, directeur sportif et responsable de la formation apparaît au quatrième rang de l'organigramme du PSG, derrière le président délégué, Michel Denisot, et les deux directeurs généraux.
L'ancien gardien de l'AS Nancy Lorraine, partenaire de Platini du centre de formation en 1972 jusqu'au départ du prodige à Saint-Etienne en 1979, est un homme occupé. Superviser le centre de formation n'est qu'une partie de sa tâche. Côté lumière, c'est lui qui représente le club à tous les tirages de coupe, en France ou en Europe. Côté ombre, c'est lui qui entretient le réseau chargé de repérer les joueurs de tous âges et en tout lieu, susceptibles d'intéresser le PSG. Avec depuis quelque temps un objectif prioritaire: «L'Ile de France est le principal réservoir de jeunes joueurs, il n'y a aucune raison pour qu'ils partent dans des centres de formations en province.» A l'évidence, la part de lumière est bien