L'oeil poché d'un halo violet, l'arcade scotchée au sparadrap, «c'est
rien». Et on ne parlera que très vite du traumatisme sous le crâne rasé pour le titre de champion du monde de karaté remporté avec l'équipe de France en Afrique du Sud. Christophe Pinna débarque de Roissy, réembarque bientôt pour Nice, il a «plein de choses à faire, des rendez-vous». Il reprend pied dans sa vie quotidienne de sportif de haut niveau. Les mains mobiles soulignent les mots, palpent l'agenda électronique. «Etre amateur, pour gagner sa vie, ça reste le système D. Mais au moins, y'a toujours ce coup de pied au cul et cette petite voix qui dit "Prépare l'après-compétition, ouvre des livres.» L'emploi du temps est réglé comme un combat.
Contrat. Meilleur junior à 15 ans, Christophe Pinna est monté sur tous les podiums internationaux. Il vit pour son karaté et à 28 ans, le karaté le fait vivre. Mais c'est un sport dit amateur: «Je ne suis pas un sportif professionnel car je n'ai pas de contrat de travail directement en rapport avec ma prestation sportive. Mais je suis un professionnel du sport: j'ai des activités qui me permettent d'être sportif.» Base de son dispositif: La Poste lui a offert un emploi dans le cadre des conventions signées avec certains athlètes de haut niveau. «Théoriquement, c'est un travail à mi-temps avec l'ASPTT mais payé à plein temps grâce à une prise en charge du ministère de la Jeunesse et des Sports. En fait, c'est encore trop. Pour moi, une journée type c'est: 2 heures de