Les filles jettent un regard attentif, les garçons un oeil jaloux sur
le nouveau sweat ou le survet impeccable: dans les halls clairs du lycée Clément-Ader de Tournan, en Seine-et-Marne, Bertrand Tyrode balade sa bonne carrure sous surveillance. Une attention qu'il espère autant empreinte du respect pour le «prof» que du plaisir à pratiquer «sa» gym. Bertrand dit: «Je ne suis pas là seulement pour dire: on prend un ballon.» Il a des envies d'ouvrir des horizons au-delà des mottes boueuses du terrain de sport, en déclinant chaque terme de sa mission: l'éducation physique et sportive. Vocation. L'envie de l'éducation, la nationale par rapport aux autres possibilités d'être éducateur dans un club par exemple, lui est venue dès le collège en Franche-Comté: «Un prof qui m'a inspiré par sa présence et son travail. Je sentais le plaisir qu'il avait eu à pratiquer, le handball ou le décathlon en équipe de France et celui qu'il avait à transmettre l'enseignement du sport.» Après le bac, il présente quatre concours d'entrée en Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives, lire ci-contre), les réussit, et entre à Dijon, «le meilleur par les résultats». Diplôme en poche à 23 ans, en 1993, c'est le premier stage dans la région, à Chevigny-Saint-Sauveur: un grand lycée ouvert sur des équipements modernes, gymnases, salle de muscu, d'arts martiaux, terrains d'athlé... Un peu un rêve, surtout comparé à la première mutation de prof certifié, en grande banlieue parisien