Menu
Libération

Le sport est leur métier (3). Le moniteur de skiLe diplôme ne nourrit pas son homme Formation poussée et brevet d'Etat n'assurent pas les fins de mois.

Article réservé aux abonnés
publié le 21 novembre 1996 à 1h13

Avec son joli diplôme de moniteur de ski, un brevet d'Etat comme

c'est écrit sur le papier maintenant, Didier Grandperret a un emploi... quatre mois par an. La faute à la météo, on n'y peut rien. Mais tout de même. «Jusqu'à la fin des années 80, c'était la belle époque. En restant raisonnable, un couple pouvait faire son année rien qu'avec le ski: une saison de cours, et puis peinard.» Mais ce n'est plus ça: au bout de vingt ans de montagne, ce Haut-Savoyard de lignée recommanderait toujours le métier à son fils. «Mais le diplôme est de plus en plus difficile à obtenir, et il est de plus en plus difficile d'en vivre.»

Loin des sommets, obligé de suivre son père pilote de chasse d'Allemagne à la région parisienne, Didier Grandperret a profité de ses attaches familiales à Thonon pour passer très tôt des tests ou des stages d'initiateur de ski. Lorsqu'il rate son bac, il ne rempile pas et en profite pour glisser dans la vie active. Une petite année d'animateur loisirs à Annecy, puis il grimpe à Avoriaz comme pisteur en 1975. Et c'est durant les cinq années où il participe à la création et aux premières années du jardin d'enfants d'Isabelle Mir et d'Annie Famose qu'il passe d'autres examens jusqu'à ce qui s'appelait alors le monitorat auxiliaire ­«ça permettait d'enseigner le ski à des adultes, mais pas de les emmener hors piste» ­ puis le brevet d'Etat de moniteur national. Aujourd'hui, cette formation sur le tas s'est beaucoup professionnalisée: contrôlée par l'Ecole nationale