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Libération

Le monsieur ronds du ballon en Bourse. La cotation du groupe de Jean-Claude Darmon, une étape dans l'ère du foot business.

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publié le 25 novembre 1996 à 1h00

«Moi? J'aurais touché des commissions occultes sur les contrats de

retransmission entre la Ligue nationale de football et Canal plus?» Jean-Claude Darmon éructe de rage à l'évocation de la rumeur, demande dans quel camp vous étiez en 1941-l'année de sa naissance-, vous traite de communiste en se réservant le juif et le franc-maçon, menace de vous foutre dehors, puis" téléphone à Patrick Le Lay. Le pdg de TF1 lui répond dans la minute. «Ne te laisses pas accuser comme ça, Jean-Claude. Canal a beau être notre grand concurrent, ce n'est pas une machine à fabriquer de l'argent au noir.» Jean-Claude Darmon se calme, fier de son effet. C'est que le «monsieur argent» du football français joue gros. Le 5 décembre prochain, il va introduire son groupe en Bourse, la Commission des opérations de bourse (COB) ayant donné son visa vendredi. Les autorités boursières ont fait auditer tous ses comptes par le cabinet Coopers et Lybrand.

Parti de rien en 1968, avec l'édition du Livre d'or du foot, Jean-Claude Darmon a réalisé 652 millions de francs de chiffre d'affaires pour son dernier exercice clos le 30 juin. Si les 450 000 actions proposées au public à 215 francs s'arrachent, Darmon, qui vend 15% de ses parts, empochera 96,75 millions de francs et verra son groupe valorisé à 645 millions. Une consécration pour l'ancien gamin d'Oran débarqué à Marseille une main devant, une main derrière, et qui aspire ainsi à la respectabilité.

Jean-Louis Dutaret pour conseil. Pour l'heure, ce sont plutôt l