Match raté pour l'équipe de France. Au-delà du résultat négatif, qui
est bien sûr toujours acceptable en sport, on est bien obligé de reconnaître que les Tricolores n'ont pas su élaborer un jeu capable de déstabiliser le collectif des champions du monde. Il faut préciser avant d'analyser la performance française que la première demi-heure sud-africaine fut parfaite en termes de gestion et, fait surprenant, de réalisation intelligente. On les attendait dans un jeu axé sur la puissance collective dans les regroupements, secteurs où ils excellent, grâce à l'utilisation des mauls pénétrants mais aussi sur leurs capacités à affronter individuellement près des conquêtes ou au ras des regroupements dynamiques qu'ils provoquent. Ils surent au contraire déplacer le jeu un «un peu plus loin», contraignant les Français à ne plus se concentrer sur la seule défense dans l'axe. A ce petit jeu, le replacement défensif des Tricolores laissa à désirer. L'occupation latérale de l'espace et les couvertures en deuxième rideau furent bien approximatives. En plus, les Sud-Africains utilisèrent avec beaucoup de pertinence le pied gauche de Joubert, qui sut adroitement déplacer le jeu sur les diagonales et propulser de véritables missiles particulièrement meurtriers pour le moral d'une équipe déjà bien à la peine. Les Springboks bénéficièrent aussi des approximations françaises en matière de jeu au pied, surtout à partir des balles hautes où la récupération fut bien inconfortable. Ou encore sur des