L'histoire des tours du monde à la voile
En 1982, au départ du premier BOC Challenge, tour du monde en solitaire avec escales, Philippe Jeantot est un inconnu. A l'exception de Bernie Reed, le «Tabarly sud-africain», aucun des 17 partants n'a jamais brillé dans une grande épreuve océanique.
Pour ces solitaires, la course n'est que le prétexte au voyage d'une vie. Leurs voiliers disparates respectent la philosophie du «trop fort n'a jamais manqué», certains qu'elle est la meilleure assurance contre les déferlantes du Grand Sud. A première vue, Jeantot ne se distingue en rien de ses adversaires: adolescent, il découvre la passion du large à la lecture de Moitessier. Ancien plongeur de la Comex, il réunit ses économies pour entamer une paisible circumnavigation par les alizés à bord d'un robuste voilier en acier. Au cours d'une escale au Venezuela, il apprend le lancement du BOC. Rentré en France, il sait persuader le Crédit agricole de lui financer un bateau conçu non seulement pour résister aux rigueurs du Grand Sud, mais aussi pour y tailler rapidement sa route. Son cahier des charges ferait sourire les concurrents du Vendée Globe: «Une coque rapide pour la longueur maximum de 56 pieds, pouvant être construite dans les meilleurs délais, au moindre coût et, par la suite, réaménageable pour la croisière». Il n'en est pas moins le premier bateau de course adapté à une navigation en solitaire autour du monde. Précurseur et farouchement déterminé, Philippe Jeantot va remporter h