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Libération

il y a 23 ANS. La première Whitbread. Histoire des tours du monde à la voile

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publié le 10 décembre 1996 à 3h01

«C'était trop beau pour durer. Dans la soirée, un grain plus fort

que les autres nous tombe dessus. Comme dans les cas précédents, le vent frappe tout de suite et sans transition, à sa force maximale, et cette fois-ci, c'est au moins 60 noeuds. Comme une toupie, le bateau part au lof et se retrouve vent de travers, le spi à contre, complètement couché sur l'eau. C'est ma première expérience de ce genre.» De la deuxième étape de la Whitbread 1973, celle de l'océan Indien, Eric Tabarly ne gardera guère de mauvais souvenirs, excepté cet incident non loin des îles Kerguelen. Le Français va en effet signer le meilleur temps entre Le Cap et Sydney, la victoire officielle, en temps compensé, revenant, tout comme la victoire finale, à Sayula, voilier de série armé par un milliardaire mexicain, Ramon Carlin. Large favori de la première édition de cette course autour du monde en équipage et avec escales, Tabarly en sera le héros malheureux. Sans conteste le meilleur voilier de la flotte, son Pen Duick VI, trop puissant pour un accastillage inadapté aux innovations architecturales voulues par le Breton, démâtera dans la première et la troisième étape. Mais la première Whitbread, c'est avant tout la découverte du grand Sud pour la quasi-totalité des 18 bateaux partis de Plymouth le 8 septembre 1973.

Initiation parfois amère: trois marins seront emportés par des paquets de mer. Les autres reviendront marqués par les lames et les tempêtes des 40es rugissants. Malgré ces drames, la Whitbrea