Menu
Libération

Colas en multicoque autour du mondeL'histoire des tours du monde à la voile

Article réservé aux abonnés
publié le 17 décembre 1996 à 2h55

En 1973, devant le refus des organisateurs de la Whitbread

d'inscrire son grand trimaran, Alain Colas ne renonce pas pour autant à signer un exploit autour du monde. Celui qui, un an auparavant, est devenu, après Tabarly, le deuxième Français à inscrire son nom au palmarès de la Transat anglaise en solitaire décide de partir seul avec pour ambition d'aller plus vite que les clippers sur la route Europe-Sydney-Europe. Ce nouveau héros des mers que la France vient de se donner est un marin atypique. Car ce Bourguignon n'est pas du sérail. Il découvre la voile sur le tard au cours de ses études en Australie, puis, désireux de rentrer rapidement dans la carrière, plante là ses diplômes pour offrir ses talents de cuistot à Tabarly, en croisière dans le Pacifique pendant l'hiver 1967. Malgré un cyclone et les foucades d'une partie de l'équipage, Colas s'accroche et, de retour en France, aide le Breton à préparer son Pen-Duick-IV pour la Transat 1968. C'est à bord de ce trimaran révolutionnaire que Colas se met à son compte, en 1972, avant de le rebaptiser Manureva ­ «Oiseau de voyage» ­ en prévision de son tour du monde. Colas ne battra pas les cathédrales de voile du siècle dernier, mais, en 169 jours, instaurera un nouveau temps de référence. Le récit de ce périple dit bien toutes les difficultés à mener en solitaire un multicoque dans les mers du Sud: le risque de chavirement omniprésent y bride constamment le potentiel des «libellules» des mers. Une décennie plus tard, Philippe