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Analyse

«Difficile de distinguer le meilleur chemin à suivre». Depuis six mois, le champion doutait et s'interrogeait sur la suite de sa carrière.

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publié le 3 janvier 1997 à 16h32

Miguel Indurain s'était vêtu de noir pour lire le communiqué

annonçant sa retraite sportive, hier, dans un hôtel de Pampelune. Après douze ans de carrière professionnelle, l'homme qui n'a jamais su improviser a poussé le zèle jusqu'à attendre l'expiration de son contrat avec l'équipe Banesto, le 31 décembre, pour quitter la route. Sans retour.

Soucis de santé. Le Navarrais a expliqué, de sa voix monotone, qu'il a commencé à avoir des doutes sur la suite à donner à son palmarès au début de la saison 1996. Des petits soucis de santé avaient émaillé sa rentrée, et sans doute fut-il le seul à ne pas s'étonner de se retrouver au ralenti dans les Alpes, lors du dernier Tour de France. Quand Bjarne Riis le déposa respectueusement tout en haut de cette étagère à souvenirs nommée Sestrières, le 8 juillet 1996, Indurain arborait son visage fermé à quintuple Tour, mais terminait à 28 secondes de celui qui allait le priver plus tard, dans les Pyrénées, d'une sixième couronne dans son épreuve de prédilection. Un sixième tour. «J'ai tenté de toutes mes forces de gagner le Tour. Je n'y suis pas arrivé, mais j'ai remporté la médaille d'or aux Jeux olympiques d'Atlanta, qui me semblait être l'apothéose d'une carrière», a dit le masque d'Indurain, comme s'il parlait d'un valeureux adversaire disparu. «Je ne pouvais pas faire mes adieux sur un abandon dans le Tour d'Espagne. Mon entourage me conseillait de continuer: je devais gagner un sixième Tour de France. Chaque jour, il m'était plus diffi