Le siège du club de hockey de Reims tient en trois bureaux aux murs
bleus délavés, sans fantaisie, qui sentent bon les années 70. Ils ouvrent sur la patinoire municipale de 2 200 places, dûment louée quelques heures par jour pour que l'équipe des Flammes Bleues puisse s'y entraîner. Charles Marcelle, le président bénévole, par ailleurs cadre de la maison Taittinger, qui s'efforce depuis quinze ans de tirer le meilleur de ses petits moyens pour installer durablement sa vingtaine de jeunes joueurs dans l'élite de la crosse, a depuis longtemps fait une croix sur son vieux rêve: former, avec le football et le basket, une section omnisports qui aurait pu refaire briller le blason du Stade de Reims. Mais de dépôts de bilan en résultats mitigés pour les deux premières disciplines, il a continué seul, et son club de hockey surnage. Depuis mardi et leur victoire sur Brest, le champion de France en titre, les Rémois abordent la deuxième partie de la compétition le sourire aux lèvres, sans en rajouter. «L'ambiance reste très calme autour du hockey à Reims, ce n'est pas l'hystérie de la Suède, pouffe l'entraîneur Mikaël Lundstrom. Il n'y a que mon marchand de journaux qui me reconnaisse et me pose des questions sur nos résultats.»
Dans le vestiaire, après douze heures de bus aller-retour entre Reims et Brest, les joueurs sont venus taquiner le palet à la nuit tombante, après un décrassage. Ce n'est pas une marque de zèle, mais un plaisir. Dans ce sport sous-exposé aux médias, l'ambition