Ils sont arrivés lundi à la seconde prévue par le protocole, au dock
E du Victoria Quay du port de Fremantle. A 7 h 55, la silhouette grise de la frégate HMAS Adelaïde est apparue, entourée d'une mini-flottille de voiliers et de vedettes. Etincelant sous le soleil déjà brûlant de l'été austral, la frégate a glissé le long du quai. Sur le pont du bateau, marins en salopettes grises et officiers en shorts blancs ont salué la foule. A 8 heures, l'Adélaïde a attaché ses amarres et jeté une passerelle. La fanfare du West Australia Naval Band a entamé une marche militaire. Et la foule, 5 000 personnes, a lancé par trois fois un retentissant «Hip, hip, hip, hooray!». Quelques minutes plus tard, les héros débarquaient: Tony Bullimore, le premier, soutenu par un officier; Thierry Dubois, barbu, bronzé, souriant. Derrière eux, le capitaine de la frégate, Raydon Gates. Et la foule, longuement, a applaudi.
Les héros sont bel et bien de retour. Finies les polémiques sur les coûts de l'opération de sauvetage qui a permis de sortir des eaux glacées de l'Antarctique les deux marins en perdition. L'Australie, maintenant, veut jouer à fond, sans arrière-pensée, de ce moment exceptionnel, savourer sa joie, son soulagement, partager sa fierté. «Merveilleux, dit une lady aux cheveux gris. Je suis tellement heureuse, tellement fière. Sauver des vies humaines, ça n'a pas de prix.» «Fantastique, dit une jeune femme. Français ou pas, l'important c'est qu'ils soient vivants. Le monde a besoin d'histoi