Qu'il serait tentant de donner le XV de France favori face au XV
d'Irlande, de tirer un bilan qui montrerait que le passif irlandais est bien difficile à combler. On donnerait le résultat d'avance, à quelques points près, où se réfugieraient derrière les vestiges de la glorieuse incertitude du sport. Mais, comme dit Pierre Villepreux (lire portrait en dernière page), chaque match est une nouvelle histoire. Impossible de la raconter avant qu'elle commence. Encore peut-on résumer les épisodes précédents.
Ceux qu'a vécus le XV d'Irlande sont à vrai dire assez sombres. Les neuf dernières rencontres qu'il a disputées se sont soldées par deux victoires seulement. La plus belle en novembre 1995 contre les Fidji, qui ne constitue pas une référence. L'autre contre les Gallois lors du dernier Tournoi des cinq nations. A part ça, tout le monde a battu l'Irlande: la France, les Etats-Unis, les autres nations britanniques, les Samoa, en novembre dernier, puis l'Australie et enfin, il y a quinze jours, l'Italie.
C'est cette victoire latine qui a fait déborder la coupe de l'amertume. L'entraîneur néo-zélandais Murray Kidd a été, comme on dit bizarrement, remercié. A une semaine de la rencontre contre la France, Brian Ashton, l'entraîneur qui a révolutionné le rugby anglais avec l'équipe de Bath, a été appelé. Mais comme il faut un certain temps pour faire ses valises, les sélectionneurs irlandais ont sélectionné sans lui l'équipe qui rencontrera la France cet après-midi. Ce qui n'est pas la