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Libération

Pierre Villepreux ne s'intercale plus. «Salut Libé»

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publié le 20 janvier 1997 à 15h42

Je n'écrirai plus dans Libération. Pour déroger ainsi aux habitudes prises pendant près de onze ans, il faut que l'affaire soit d'importance. Pour moi, elle l'est. Je publie ici ma dernière chronique. Depuis la première Coupe du monde de rugby, j'ai eu la chance inouïe, moi qui ne suis pas journaliste, de trouver colonne ouverte dans ce quotidien. Pour le plus grand malheur du lecteur, et je l'espère aussi, parfois pour son bonheur. J'ai même eu le privilège de pouvoir m'exprimer sans être réécrit. Mon dessein était simple, je voulais parler non pas du match, ce qui est le délice de chacun dans les après-matchs, ni même des joueurs qui alimentent les polémiques et les amours dont l'ovale reste friand. Mais parler de cette chose abstraite et concrète, parfois insaisissable et souvent très réelle, et qui occupe quiconque se passionne pour le rugby: le jeu. C'est en suivant les Blacks de Fitzpatrick que j'ai commencé à parler en théoricien, en praticien, en ex-joueur. Toujours en amoureux de ce jeu qui nous colle à l'esprit en regrettant de ne plus avoir l'âge de le pratiquer crampons aux pieds. A l'époque de ce qu'il me faut bien appeler mes débuts de chroniqueur, rien n'était plus enthousiasmant que de saisir l'évolution du jeu: entre autres, la dimension donnée par Michael Jones au jeu des troisièmes lignes, quand, avec une précision d'horloger, il avait l'art de se retrouver dans le grand champ avec l'un de ses centres. Aujourd'hui, les «Blacks» restent une équipe formidabl