A Dublin, France bat Irlande 32 à 15
Pour la France: 4 essais: Galthié (5e), Venditti (32e, 61e, 84e); 3 transformations: Castaignède (5e, 61e, 84e); 2 pénalités: Castaignède (73e, 77e).
Pour l'Irlande. 5 pénalités: Elwood (1e, 7e, 36e, 39e, 50e) Avaient-ils de l'humour tout de même ces musiciens irlandais, clique impeccable qui vint jouer Je ne regrette rien et la Vie en rose devant les supporters français une demi-heure avant le match. Et puis il s'est trouvé que les braillards habituels, apôtres de la chanson à boire et massacreurs de Marseillaise, se mirent à reprendre dans le ton et dans le temps et que cela fut beau. Rien d'une symphonie, mais un accent du coeur et, au bout du compte, l'avant-goût du match.
«Contre le coeur, il faut y mettre du coeur», a dit Fabien Pelous ensuite. Et il ne faudrait pas comprendre cette remarque du troisième ligne centre de l'équipe de France comme une simple histoire d'affects. Il est aussi question ici d'un organe rouge dont les battements animent les corps.
Et comment. On l'a vu aux premières secondes du match, quand les Irlandais donnant le coup d'envoi se sont rués sur les Français, à tel point que Merle, cette montagne, pressé, bousculé, rata la réception et que, dans le combat furieux et bref qui s'ensuivit, l'arbitre sud-africain vit un hors jeu qui fit trois points pour les Irlandais. Ce n'était rien, pouvait-on croire, les Français joueraient, mettraient donc de l'art dans cette débauche. D'ailleurs, cinq minutes après, Merle pre