«La plus grande partie de ce continent austral (à supposer qu'il y
en ait un) doit être à l'intérieur du cercle polaire, où la mer est tellement infestée de glace que la terre est de ce fait inaccessible. Le risque que l'on court à explorer une côte dans ces mers glaciales inconnues est assez grand pour que j'avance hardiment ma conviction qu'aucun homme ne s'aventurera jamais plus loin que je n'ai fait et que les terres qui peuvent se trouver au sud ne seront jamais explorées.» De son deuxième périple dans les mers du Sud, James Cook rapporte une certitude: l'immense terrae australis, censée jouxter l'Afrique, l'Australie et l'Amérique, n'est plus qu'un mythe. Pour sa mission, il aura en six ans accompli deux tours du monde (1768-1771, puis 1772-1775), prolongeant sa quête jusqu'à ce que, par 71°11 de latitude sud, les glaces lui interdisent d'aller plus loin. A bord de deux vaisseaux, Resolution et l'Adventure, botanistes, cartographes, astronomes et dessinateurs rappellent l'aspect scientifique du voyage. Comme ses contemporains Bougainville, Wallis, Byron ou Lapérouse, Cook est en effet un explorateur imprégné de l'esprit des lumières. Ainsi convoque-t-il les progrès de son siècle contre les deux fléaux de la vieille marine: le scorbut et l'incapacité à déterminer la longitude. Il vient à bout du premier en imposant à son équipage des aliments riches en vitamine C. Capable, fort d'un chronomètre fabriqué sur le modèle nouvellement conçu par John Harrisson, de conserver a