Les mangeurs d'écoute se dopent-ils? L'armoire à pharmacie des tour-du-mondistes contient des substances interdites: corticoïdes et antalgiques (morphine). Responsables de leur santé comme de leur vie, là où nul cargo ne croise, les marins, à l'arrivée, ne seront pas contrôlés. Le docteur Jean-Yves Chauve, médecin du Vendée Globe, s'explique: «Que voulez-vous que l'on trouve dans les urines d'un coureur après quatre mois de course? Des traces de vitamines C?» Reste que les contrôles existent dans la voile. La course du Figaro, épreuve de sprint en solitaire, n'échappe pas depuis quelques années à la règle. Jean-François Coste, glorieux participant à la première édition du Vendée Globe, raconte qu'il a goûté à la pilule fortifiante, lors d'une édition du Figaro, en 1981: «C'était un coupe-faim avec des amphets, que l'on peut se procurer en pharmacie avec ordonnance.» Il se souvient des effets: vigilance accrue, sommeil qui s'est sauvé au large. Las! ce sera le retour de bâton: «Je ne sais pas si c'était dû aux amphets que j'avais pris en petites doses auparavant, mais je me suis endormi. C'est un curé qui bénissait des bateaux de pêche au large du Palais (Morbihan) qui m'a réveillé. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi.» Il ne reproduira pas l'expérience . De toute façon, avance le solitaire, «dans une course comme le Figaro, ceux qui luttent pour la victoire sont trop bien préparés, et ils connaissent les désagréments que leur coûterait un contrôle à l'arrivée». En re