Martina Hingis n'a pas laissé passer l'occasion de prendre place en
haut de la hiérarchie du tennis féminin. La jeune prodige slovaco-suisse n'a laissé aucune chance à Mary Pierce, s'imposant en à peine une heure et deux sets, 6-2, 6-2. Samedi, les deux comploteuses savaient qu'elles jouaient plus que la finale de l'Open d'Australie: la place, officieuse, de dauphine, de princesse héritière, de reine virtuelle des courts et des coeurs. Pour Pierce, victorieuse à Melbourne, finaliste à Roland-Garros et numéro 3 mondiale, en 1995, il s'agissait en quelque sorte de retrouver sa place, après une terrible saison 95-96 ponctuée par une suite de défaites et de blessures. Martina, elle, semblait prête à se faire une douce violence et à accélérer d'un petit degré le tableau de marche élaboré par sa mère et son entourage. C'est en souriant, donc, que les deux filles, Mary, longue et langoureuse, Martina, compacte et aguichante, ont salué leurs fans-clubs respectifs. Deux minutes plus tard, le match est fini. Le temps qu'il faut à Martina pour défendre son service, remonter trois balles de break et gagner, sur une faute de Mary, le premier point du premier jeu du premier set. Plus une seule fois, Pierce ne passera devant.
Hingis a renvoyé Pierce à sa salle de musculation et bétonné sa deuxième place au classement WTA, derrière Graf, mais devant Seles et Sanchez. Par la même occasion, elle inscrit quelques records que l'on croyait réservés aux gymnastes et nageuses orientales: à 16 ans, 3