«C'est la fin de mon jeu, la vérité a été révélée et il en sera fait comme ma famille me demande de faire. Il est temps que votre mouvement commence. Je n'ai aucun besoin de prolonger le jeu. Ce fut un bon jeu que celui qui doit prendre fin. Je jouerai le jeu jusqu'à ce que je décide d'abandonner. Il n'y a aucune raison qu'il soit dangereux.» Le livre de bord ouvert sur la table à cartes s'achève là. Comme une interrogation sur ce trimaran fantôme qui dérive à 1 800 milles de la Grande-Bretagne. Ce 10 juillet 1969, le capitaine du cargo qui vient de découvrir Teigmouth Electron vide annonce à Londres qu'il est désormais inutile d'espérer le retour de son skipper, le concurrent du Golden Globe, Donald Crowhurst. Des semaines que ce Britannique de 37 ans était attendu comme un héros par ses compatriotes. Certes, le 6 avril, Robin Knox-Johnston avait déjà remporté le Golden Globe, trophée récompensant le premier solitaire à boucler un tour du monde sans escale. Mais le quotidien Sunday Times, initiateur de ce défi, avait également promis de récompenser le plus rapide des solitaires partis, conformément au règlement, entre le 1er janvier et le 31 octobre 1968. Après le refus du favori, Bernard Moitessier, de revenir en Europe, Nigel Tetley était devenu le prétendant logique à la victoire. Mais, le 7 avril, Crowhurst, dont on était sans nouvelle depuis des mois (la balise Argos n'existe pas), s'annonce en vue du Horn. Apprenant la nouvelle, Tetley force l'allure. Trop pour son tr
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Il y a 29 ans. Tour du monde imaginaire. Histoire des tours du monde à la voile.
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par Eric Coquerel
publié le 4 février 1997 à 22h08
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