Le minimum de l'entraîneur avant le coup d'envoi, c'est de dire
qu'il n'y a pas de match facile. Jean-Claude Skrela y ajoute un sourire, mais, dans la répartition des rôles, ce n'est pas lui qui joue les inquiets avant France-Galles samedi. C'est l'autre. Pierre Villepreux a eu le loisir de beaucoup voyager. «Je connais Kevan Bowring, l'entraîneur gallois, dit-il. C'est quelqu'un qui aime le jeu, ce match me fait peur.»
La donnée principale de ce France-Galles, c'est qu'il oppose deux équipes en construction. Les Gallois ont commencé par se redonner un moral en faisant revenir leurs espoirs partis jouer à XIII. Il y en aura quatre sur le terrain, le pilier David Young, le troisième ligne centre Scott Quinnell, les deux centres Alan Bateman et Scott Gibbs, et un cinquième si Jonathan Davis, ouvreur vieillissant, quitte le banc des remplaçants. Les quatre premiers sont jeunes et apparaissent comme les pierres angulaires du jeu gallois par leur force de pénétration et leur vigueur à plaquer. Mais ils sont attendus, et le défi physique est celui que les joueurs d'aujourd'hui savent le mieux relever. C'est la charnière Howley-Thomas, deux demis souvent créatifs, qui constitue en fait la meilleure arme des Gallois, à condition qu'ils s'en servent comme ils ne l'ont pas fait face aux Irlandais, qui les ont battus à Cardiff il y a quinze jours.
Si le match fait peur à Villepreux, c'est qu'il constitue un pas. «Si on le gagne avec la manière, on pourra aller en Angleterre avec des ambi