Menu
Libération

Vendée Globe, troisième tour du monde en solitaire et sans escale Deux hommes et un coup fin

Article réservé aux abonnés
publié le 27 février 1997 à 16h50

Les Sables-d'Olonne

envoyé spécial Une arrivée de gentlemen, ou quasi. Comme pour saluer le long duel qui a pris fin hier au petit matin entre Marc Thiercelin, solide second, et Hervé Laurent, troisième au poste. Les deux hommes, dans une aube morne et grise comme une crevette morte, se sont succédé pour passer la ligne qui frangeait la jetée du port. Depuis une paire d'heures, l'affaire était jouée: bénéficiant des 34 heures de bonification (même si le terme n'est pas adéquat) pour s'être longuement dérouté afin d'essayer de retrouver Gerry Roufs dans le Pacifique, Marc Thiercelin était assuré de quitter le ciré tempête pour la veste de dauphin d'Auguin. Le scénario s'était donc dessiné la veille. Le skipper de Crédit immobilier de France devait couper la ligne sur le coup des 7 heures, tandis que quelques demi-heures plus tard, Hervé Laurent et son Groupe LG Traitmat lui succéderaient. Décision légitime même si, avant que le soleil perce et que les déferlantes se calment, Hervé Laurent est le premier à se présenter. Obligé de faire des ronds dans l'eau, il attend gentiment que Marc Thiercelin lui passe devant et brise la ligne d'arrivée. Beau joueur, malgré les 56 noeuds de vent, malgré le fait qu'il soit arrivé avant son adversaire, malgré que ce même Thiercelin manque la ligne et soit obligé de faire demi-tour pour la couper enfin. Après 113 jours, 8 heures, 28 minutes et 8 secondes de solitude, une fois retranchée la compensation obtenue dans le Grand Sud. «S'il n'y avai