Menu
Libération

L'impresario qui rêve de faire trembler le footAgent ­ sans licence ­ de footballeurs, Serge Scalet veut attaquer la Fédération française pour atteinte à la liberté de travail.

Article réservé aux abonnés
publié le 4 mars 1997 à 23h53

Belfort envoyé spécial

Il y a les propos douloureux d'un homme qui se dit blessé. Dans sa petite maison du centre-ville de Belfort dans laquelle il prend soin d'éteindre chaque lumière lorsqu'il quitte une pièce, Serge Scalet manie des mots forts, violents parfois, pour justifier son grand combat. Une lutte à la Bosman. Tout comme le footballeur belge qui était parvenu à faire plier les instances du foot international en attaquant victorieusement sur le front de la liberté des transferts, l'intermédiaire du sport (c'est le terme officiel) entend, lui, attaquer la Fédération française de football, pour atteinte à la liberté de travail. L'affaire n'est pas simple: pour exercer le métier d'agent, une profession où se mêlent brebis galeuses et hommes de l'art, il faut remplir deux conditions dictées par la Fifa, la fédération internationale qui régit le football mondial. La première est financière: il s'agit de déposer une caution de 200000 francs suisses (plus d'un million de francs français) sur un compte bloqué à Genève, ou de signer une caution auprès d'une banque en laissant une procuration à la Fifa; la seconde est plus administrative: il faut passer un examen devant un jury de sa propre fédération qui décidera, sans motiver ses conclusions, si le concurrent est apte à s'occuper de la carrière de joueurs.

Sésame manquant. Cet examen, Serge Scalet l'a passé déjà à trois reprises. Depuis plus de six ans, il exerçait son métier, avec l'agrément du ministère des Sports ­ «cela m