Menu
Libération

Milan-San Remo, un sprint à tomber. Jalabert et Museeuw chutent dans la classique italienne remportée par Erik Zabel.

Article réservé aux abonnés
publié le 24 mars 1997 à 22h23

San Remo envoyé spécial

Max Sciandri est assis sur le bitume, sous le podium d'arrivée, hagard. Son coude gauche saigne abondamment. Dans une forêt de jambes, son regard capte le passage d'une civière aux roues de métal et tout en paraissant insensible à la panique de la foule qui se presse autour des victimes du carambolage survenu dans le sprint d'arrivée de la 88e édition de Milan-San Remo, il cherche des yeux vers qui se dirige la carriole. Laurent Jalabert est étendu non loin de lui. Un bras pelé à vif de la main vers l'épaule, le maillot déchiré, du sang qui perle d'une tempe. Personne n'ose le toucher, même si les caméras sont posées sur son visage pour une première et vaine auscultation. Il se relève enfin, avec l'aide d'une infirmière. Son vélo a passé la ligne sans lui et Johan Museeuw est déjà à l'hôpital, d'où il déclarera, après avoir fait l'inventaire de diverses contusions sans gravité: «Je pense que Jalabert m'a touché, mais je ne suis pas sûr de ce qui s'est réellement passé.»

Qui pourrait le dire? Ce Milan-San Remo, première épreuve de la Coupe du monde cycliste, restera dans les mémoires pour avoir contredit ses vérités. Trop de prétendants sans doute pour que cette classique à l'ancienne, longue de 294 km, à l'origine tracée pour une course automobile, soit fidèle à ses traditions. Le succès d'Erik Zabel, le sprinteur allemand pour qui la victoire s'est ouverte comme une artère entre les deux derniers échappés ­ Ballerini et Heulot ­ et la chute du duo i