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Libération

Le Cap se rêve Olympie d'Afrique. Toutes les énergies sont mobilisées pour que la ville accueille les Jeux en 2004.

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publié le 3 avril 1997 à 1h30

Le Cap envoyé spécial

Le bureau de Brian Williams avait la semaine dernière quelque chose entre l'arrière-salle d'un club de poker mal famé et la réunion des syndicats du crime, dans le Chicago des années 30. Poète, ex-militant antiapartheid et directeur des travaux publics du Cap, Williams recevait la crème des gangsters de la ville, venue faire allégeance au comité chargé de présenter la candidature du Cap à l'organisation des Jeux olympiques de 2004. Les chefs de gang tatoués ont laissé leurs pistolets-mitrailleurs à l'entrée du bâtiment: «Ils m'ont dit qu'ils s'engageaient à fond à nos côtés, raconte Williams sans rire. Ils m'ont même promis un cessez-le feu.» Violences. L'an dernier, des affrontements spectaculaires entre milices de justiciers islamistes, décidés à faire le ménage dans les quartiers métis de Cape Flats, et trafiquants de drogues ont secoué la cité du bout du continent africain. L'un des gangsters, Rashad Staggie, a fini brûlé vif devant les caméras de télévision. «Les islamistes sont aussi venus me voir et m'ont assuré de leur soutien et de celui de leur radio, Radio 786. Vous voyez, il n'y pas à s'en faire en matière de crime!», poursuit Brian Williams.

Les gangs, la drogue, la plaine sordide de Cape Flats, qui s'étend sur le front de mer, les camps de squatters où sont encore parqués les Noirs autour de l'aéroport, tout cela fait un peu désordre pour une ville qui souhaite organiser les Jeux. Héritage de l'apartheid, les cauchemars de la «cité mère» po