Monaco envoyé spécial
Tous les joueurs de foot ne s'appellent pas Ali Benarbia. Le meneur de jeu de l'AS Monaco, étouffé par les éloges depuis qu'il endosse régulièrement le rôle qui était celui d'Enzo Scifo, se débat comme un animal pris au piège de son talent. Ce soir en demi-finale (aller) de la Coupe de l'UEFA, les Italiens de l'Inter de Milan vont découvrir un diablotin dont l'art du contre-pied dépasse largement les lignes strictes d'un terrain de foot. «Les gens ne me connaissent pas, ou ne se souviennent pas. Je pense qu'à Monaco j'ai régressé par rapport au niveau que j'avais à Martigues. Tous les gros matchs que j'ai faits à Martigues, personne n'en parlait.» Râblé, le poil ras, l'oeil noir en amande, Ali prend le boulot au sérieux. Il est dans ses habitudes, après quatre-vingt-dix minutes à haute tension, de se planter devant sa télé pour évaluer sa propre prestation. Sans rire. Après le match de quart de finale contre Newcastle, malgré deux buts, il disait: «J'ai fait un match moyen. J'en pense exactement ce que j'ai vu.» On est tenté de le suivre dans sa logique. «Avant, je ne perdais pas autant de ballon, je dois progresser. Ce n'est pas de la modestie, le jour où je serais prêt je le dirai aussi.» Pour le prouver, il implique ses partenaires dans sa séance d'autocritique. «Blondeau, il était dix fois meilleur à Martigues.» A l'écouter, Martigues est passé à côté du titre de champion de France juste avant d'être relégué en seconde division l'an dernier. «Mais on