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Libération

Castel di Sangro, drôle d'histoire de foot.

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publié le 14 avril 1997 à 0h57

Castel di Sangro (Italie), envoyé spécial.

Au printemps, il neige encore sur les calottes poivrées des Abruzzes. Sur l'un de ces froids mamelons hérissés d'arbres maigres, s'accroche Castel di Sangro. Un village de 5 600 habitants, planté à 800 mètres d'altitude, laissé à l'écart de tous les dépliants touristiques. Il y a treize ans, le maire, Piero Gargano, s'inquiétait de la morosité de ses administrés et décidait que la fontaine de la Place Plebicito en valant d'autres, il fallait bien trouver un moyen de faire revivre ce village romain, rasé, rebâti, détruit, reconstruit. Ignoré des citadins qui ne viennent ici que pour skier. Le maire parvint à cette évidence que seule une équipe de football performante pourrait sauver ces vieilles pierres de l'oubli. Au départ formée d'amateurs, l'équipe prise en main par des notables enthousiastes à l'idée de devenir dirigeants de club est montée cette saison en deuxième division. En treize ans l'équipe grimpait sept échelon, créant un précédent dans le Calcio italien.

Club trublion. L'aventure de Castel di Sangro a été suivie à la loupe. Quant en début de saison, les Castelans battait le Genoa, l'intérêt pour ce club est devenu gigantesque. Peu de clubs italiens peuvent se vanter de retenir joueurs et entraîneur avec des salaires qui équivalent au tiers de ce que touchent en moyenne leurs collègues de seconde division. Et d'avoir à leur tête un universitaire, Luciano Russi, qui dans sa jeunesse romaine tapait le cuir avec Pier-Paolo