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Libération

Guingamp, l'en avant s'en va en finale

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publié le 21 avril 1997 à 0h36

Guingamp envoyé spécial

La liesse dans les rues de Guingamp a été longue à prendre corps. Comme la victoire l'a été sur la pelouse. Mais elle s'est élevée à la hauteur de l'exploit. Vingt-quatre ans après avoir accédé aux huitièmes de finale à la faveur d'un parcours homérique qui avait vu le petit club amateur éliminer quatre formations de D2, Guingamp, petite sous-préfecture des Côtes-d'Armor, accède au rêve. Une première finale de Coupe de France après sa victoire 2-0 aux dépens de Montpellier.

Pas de folie. Samedi soir, le club a fatalement replongé dans son passé. Et la population avec lui. Pourtant les choses ont bien changé sur les bords du Trieux. Certes, la ville ne compte toujours que 8 000 âmes. Mais depuis cette épopée, le club est devenu professionnel. Il s'est glissé sur les plus prestigieuses pelouses françaises en rejoignant la première division il y a deux ans. Dans cette terre d'Argoat où l'on se nourrissait jadis de pommes de terre au lard, les amateurs de football se sont habitués aux caviars servis depuis quelques années au Roudourou. C'est pourquoi, même totalement consciente du caractère historique de ce match, la ville attend la finale avec sagesse. «C'est vrai, j'imaginais plus de folie dans les rues», avouait samedi une commerçante de la place du Centre. Seuls les quelques ballons accrochés aux façades et des vitrines décorées rappelaient les ambiances de coupe. On était loin de 1973 quand les mam goz (grands-mères), l'oreille collée au poste radio