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Libération

Lille, mal aimée du foot nordiste. Le Losc, relégable, joue son avenir en D1 chez le grand rival lensois.

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publié le 26 avril 1997 à 0h17

Lille envoyé spécial

Sur la porte en contreplaqué bleu des vestiaires, «Entrée des joueurs» est écrit à la craie. Le stade Grimonprez-Jooris offre sa carcasse à la bise du nord, avec son tableau d'affichage grignoté par la rouille et son squelette de fer fondu dans le béton gris. L'équipage actuel de ce qui fut le vaisseau-amiral du football français dans les années 50 est régulièrement attendu par quelques fidèles, dont les plus bavards sont des retraités engoncés dans de lourdes vestes. Les jeunes sont très jeunes et réclament des autographes ou une pose photo-souvenir, les filles sont des lycéennes qui se plaisent à parcourir, au côté des joueurs, le court chemin de terre battue qui mène des douches au terrain d'entraînement.

Derby de la peur. Les joueurs ne sont pas gais. A peine se parlent-ils en se dirigeant en file indienne vers leur séance quotidienne de course et d'étirement. En perdant leur dernier match, contre Cannes à domicile (0-1), les quelques braises qu'ils avaient encore le coeur de ranimer, chaque fin de saison, pour sauver leur équipe de la chute en division 2 paraissent éteintes. Cédric Carrez et Frédéric Dindeleux, 24 ans, Fabien Leclercq, 26 ans, ont en commun de n'avoir connu que le Lille olympique Sporting-Club (Losc). Tous les trois ont un regard de cendre, les cheveux blond-châtain. Ils pourraient être frères, et ils le sont, d'une certaine façon. «Je ne pense pas que l'on se rende bien compte en ce moment d'être tout de même heureux de porter le ma