Madrid de notre correspondant
«Halte à l'invasion des Patatovic!» Les footballeurs espagnols ont du mal à ravaler leur colère... et à éviter les dérapages douteux. L'invasion, c'est celle de leurs collègues étrangers les Patatovic, donc , qui monopolisent presque les terrains depuis le début de la saison. Une conséquence indirecte de l'arrêt Bosman, qui a ouvert la porte à la libre circulation de ces travailleurs un rien spéciaux à l'intérieur de l'Union européenne. Entre la 1re et la 2e division, 264 étrangers, près d'un tiers du total des joueurs professionnels, évoluent aujourd'hui dans la Liga. Un chiffre sans équivalent ailleurs en Europe. Du coup, l'Association internationale des footballeurs professionnels (AIFP), présidée par Maradona, qui avait programmé dimanche une rencontre Europe-«reste du monde» à Barcelone en soutien au footballeur belge, a dû changer le mot d'ordre de sa soirée. Le match a bien eu lieu (remporté par le «reste du monde» 4-3), mais pas en hommage à l'homme qui, par son combat juridique solitaire, a réussi à bouleverser la règle des transferts. Pour ne pas froisser le pays hôte, ce match amical, joué devant seulement 5 200 spectateurs, n'était estampillé que première manifestation officielle organisée par le syndicat des footballeurs professionnels.
Certes, le foot espagnol a toujours été très importateur, mais, cette fois, les travailleurs locaux estiment que les limites acceptables ont été largement dépassées. Ils le disent, chacun à sa maniè