Saint-Brieuc correspondance
Depuis le 24 mars, le samedi est redevenu un jour comme les autres au bar de l'Ourme. «Les soirs de match, tout le monde partait à 19 heures pour le stade Fred-Aubert. Maintenant, ça traîne à l'apéro.» Marie-Thérèse Le Goff, la patronne du quartier général des Magic Griffons, le club des supporteurs briochins, n'en revient toujours pas. «C'est du gâchis. On ne nous laisse aucune chance.»
Le couperet est tombé le 24 mars 1997. Le tribunal de commerce prononçait la liquidation judiciaire de la section professionnelle du club de D2. Moins de quatre ans après l'adoption du statut professionnel, il s'est retrouvé exclu du championnat. Avec un déficit de 7,5 millions de francs, la décision du tribunal était prévisible. Même si, malgré la prononciation du dépôt de bilan le 17 mars, personne dans la préfecture des Côtes-d'Armor ne voulait envisager le pire. Ni les joueurs, qui avaient multiplié les démarches auprès des investisseurs de la région, au point de réunir 1,4 million de francs dans la semaine précédant la liquidation. Ni les bénévoles, fidèles parmi les fidèles, qui ont vidé leurs poches et rassemblé 2 000 francs lors de la dernière sortie de leur équipe face à Louhans-Cuiseaux.
Une «machination». Cinq semaines après la mort du club, la ville n'a toujours pas accepté le verdict du tribunal. Derrière son comptoir, Marie-Thé se souvient: «Avec les supporteurs, on a démarché les environs, le week-end qui a suivi le dépôt de bilan. Nous sommes allés c