Les Schalke Knappen sont des apprentis mineurs. C'est aussi le
surnom donné aux enfants de ces mêmes mineurs de la Ruhr qui, au début du siècle, ont formé une équipe de football dans un quartier prolétaire de Gelsenkirchen. En quatre-vingt-treize années d'existence, le palmarès du club tient en sept titres de champion d'Allemagne, deux Coupes nationales et six frustrantes participations en Coupe d'Europe.
En recevant ce soir dans leur Parkstadion l'Inter de Milan en finale aller de la Coupe de l'UEFA, Schalke 04 confirme l'excellente santé de la Bundesliga. Avec leurs voisins de Dortmund qui, de leur côté, disputeront la finale de la Ligue des champions face à la Juventus de Turin, les Allemands prouvent encore une fois que, malgré un jeu fruste qui peut parfois excéder jusqu'à l'ennui, la ténacité et le muscle peuvent faire jeu égal avec l'imagination tactique méticuleusement polie par les artistes italiens.
D'ailleurs, à Gelsenkirchen, quand on parle de foot, on parle de travail. Quand on parle de défense, elle est de pierre, avec cinq menhirs bien plantés pour protéger les cages de Jens Lehmann, gardien aux mains moites. Dans une région où le chômage frise les 10%, où le club est capable d'ouvrir tout grand ses portes pour accueillir une manifestation de «gueules noires» en plein match de championnat, le football est devenu un ingrédient essentiel de la vie sociale.
Renaissance. Schalke a pourtant failli disparaître à deux reprises. Il y a vingt ans, à la suite d'une affair