Il a suffit d'un reportage diffusé par la TV Globo reproduisant les
«meilleurs» extraits de plusieurs conversations entre le président de la Commission nationale d'arbitrage de football (Conaf), Ivens Mendes et quelques dirigeants de club de football pour que le scandale éclate au Brésil. Dans un langage imagé, Ivens indiquait à ses interlocuteurs que, moyennant une compensation financière, leur équipe pourrait bénéficier d'un arbitrage favorable au cours de rencontres décisives. Précis, il conseillait ainsi le président de l'Atlético-PR: «Arrange-toi pour que tes joueurs collents aux basques d'Edmundo, il s'énerve facilement». Et en effet, durant la rencontre opposant l'Atlético au Vasco de Rio, le fameux Edmundo s'était fait expulser.
De nombreux clubs brésiliens se disent aujourd'hui victimes de matches truqués. Avec leur «football dansant», où les crocs-en-jambe et autres pas-de-deux se succèdent dans un corps à corps parfois violent, l'arbitre est tout puissant pour désigner le fautif... et l'expulser si besoin est. Et il se trouve, en l'occurence, que Ivens Mendes avait de gros besoin financiers. Pour sa campagne électorale... Candidat au siège de député dans le Minas Gerais pour les élections de 1998, l'homme d'affaires sillonait la région, promettant de transformer la terre aride en terrains de football verdoyants. Depuis dix ans à la tête de la toute puissante Conaf, il jouissait des avantages de son poste dans la plus parfaite impunité. En 1994, le député de Rio S