Raï le dit de sa voix atone: «S'il n'y avait les journalistes
espagnols pour se rendre compte que l'on va disputer une finale de Coupe d'Europe contre le Barça, on ne sentirait aucune pression.» Ricardo, le manager, affirme lui aussi sa nonchalance toute brésilienne et ne manifeste guère plus de nervosité que son capitaine. La tête rentrée dans les épaules, il évite autant qu'il peut de répondre aux questions qu'on lui pose à la fin de cette dernière séance au camp des Loges.
Et d'ailleurs, quelles sont-elles, ces questions? Qui va jouer les piquets dans les pieds de Ronaldo, le slalomeur de défense? Paul Le Guen? Bruno N'Gotty? On le saura en temps voulu, répondent en choeur les hommes du PSG. Leonardo penche vers un marquage individuel, «obligatoire», insiste-t-il. Les petits trucs qui pourraient paralyser la méduse du Camp Nou sont dans le crâne des Brésiliens, assurent-on, «Mais on va pas vous les livrer maintenant, là, sur tableau noir», ricane Ricardo.
Concernant l'épouvantail Ronaldo, des évidences s'imposent; «il faut être près de lui, ne pas le laisser prendre de la vitesse ni le laisser se retourner pour tirer quand il est dos au but, comme Sonny Anderson», explique Bruno N'Gotty pour qui le Monégasque n'est pas moins dangereux que le buteur de la «Seleçao». Les Parisiens se défilent tour à tour. Leonardo, sourire avenant, qui ne refuse jamais l'invitation à la parole, tournicote d'un micro à un carnet, inlassablement. Qu'on attire son attention sur les matchs précé